2022 03 28 La dernière Malandinade de Claude, adhérent au PCC et au STC
Posté : 29 mars 2022 18:53
Claude a choisi de nous quitter pendant une Malandinade lors de cette toute première belle journée de printemps.
Voici comment les présents, Georges B, Guytou, Michel P, Jean-Claude F et moi avons vécu ces (ses) derniers moments, en espérant que tous les lecteurs puissent en tirer une expérience, si malheureusement ils devaient se trouver un jour face à cette terrible situation, ce que je ne souhaite à personne.
Pour ceux qui connaissent le secteur, après avoir emprunté le sentier en bas de chez Auguste, et avoir coupé la route goudronnée qui descend de Vigoulet, nous prennons le chemin blanc dit “du Falcou” qui va de la station d’épuration vers Mervilla, il est 14h20. Je suis à environ vingt mètres derrière Not’ Claude, suivi par Georges, alors que JCF et Guytou, qui précèdent Michel, sont pratiquement arrivés au carrefour situé au sommet de la bosse.
Tout d’un coup, Claude s’arrête de pédaler, tient un instant en équilibre, puis tombe pratiquement au ralenti vers le côté droit sans se protéger de ses mains. La tête heurte le sol de face ; ce qui aurait dû m’alerter sur le drame qui allait se jouer. Mais tout va trop vite.
Je me précipite pour l’aider à se relever, comme nous le faisons tous dans ces moments-là. Et le Claude, qui a débuté le VTT sur le tard, nous avait habitués à ce genre de situation.
Je lui demande si “ça va”. Il ne bouge pas, ne répond pas et reste toujours le visage face au sol.
Je le prends par les épaules, commence à le mettre en Position Latérale de Sécurité, et libère son pied gauche resté accroché à la pédale tout en continuant à lui parler. Georges arrive, dégage le vélo et nous finissons la PLS. Mais nous nous rendons compte qu’il ne respire plus. Nous le positionnons sur le dos. Georges se met aussitôt à lui masser le cœur pendant que je compose le 15. Il est 14h23.
Je ne vous dis pas l'effort qu'il faut faire sur soi pour contenir le stress et l’affolement qui monte, car, Georges et moi comprenons que c’est très sérieux. Le 15 est long à décrocher (c’est l’impression que ça donne, mais en réalité, je pense que ça a été rapide). Et puis, après avoir expliqué à la personne ce qu’il se passe, arrive le moment où il faut préciser l’endroit où nous sommes. Les minutes défilent, je n’arrive pas à donner la localisation exacte, et le stress s’amplifie. Arrivent deux VTTistes, le Docteur Gérard Degeilh de Pinsaguel et son ami qui vont nous apporter une aide professionnelle très précieuse. Le docteur prend le relais de Georges et son ami trouve, à l’aide de son téléphone, le point GPS qu’il donne à la dame du 15. Le docteur informe aussi cette dernière sur l’état de Claude. Il parle d’ischémie ou hypoxie (nous ne nous rappelons pas du mot exact, dont heureusement nous ne connaissons pas la signification). L’appel aura duré 9’32” exactement.
Georges et moi nous relayons pour lui tenir les jambes en l’air.
Jean-Claude, qui entre temps est redescendu avec Guytou et Michel, propose d’attendre les secours à l’entrée du chemin, pour ensuite aller chercher sa voiture afin de ramener le vélo de Claude.
Nous trouvons que les secours mettent beaucoup de temps à arriver. Le docteur n’arrête pas de masser ce pauvre Claude jusqu’à l’arrivée du SAMU, qui arrive à 14h50, ce qui, avec le recul, est une performance.
Ils prennent le relais avec un masseur cardiaque automatique. Devant le déploiement de tout ce matériel médical impressionnant autour de lui, et les soins prodigués, nous pensons que Claude est sauvé.
Je commence à imaginer les moments où nous le taquinerons quand nous passerons à nouveau à cet endroit. Je prends même discrètement une photo de toute l’équipe médicale qui s'affaire pour la lui montrer ultérieurement.
L'ambulance des pompiers arrive, suivie de deux voitures de gendarmerie.
Malheureusement, après avoir bataillé très longtemps, un urgentiste finit par dire “on arrête tout". Là, tout s’écroule pour nous tous….
Le SAMU s’en va. Claude est tout seul, couché en travers du chemin sous une couverture de survie retenue par des pierres pour ne pas qu’elle s’envole. Comme pour nous tous, je pense que c’est l’image que Jean-Claude gardera en mémoire lorsqu’il revient en voiture pour récupérer le VTT.
Nous n’avons pas envie de partir et restons avec les gendarmes en attendant l’arrivée des Pompes Funèbres qui viennent chercher Claude.
Je ne sais pas à quel moment le Docteur Gérard Degeilh et son ami nous ont quittés. Si un jour ils lisent ces lignes, qu’ils sachent que j’aurais bien aimé les saluer et les remercier chaleureusement pour leur dévouement.
Adieu not’ Claude !
Claude sera visible à la chambre funéraire des Pompes Funèbres Toulousaines,
5 allée du Grand Chêne à Auzeville-Tolosane 31120
de mercredi à vendredi matin.
La cérémonie religieuse aura lieu vendredi après-midi en l’église de Pins-Justaret à 15 heures. Elle sera suivie de l’inhumation au cimetière du village.
Marco