Souvenirs du tour : Dopage: Les Italiens et les Espagnols balancés
Posté : 23 juin 2023 13:45
Sports.fr : CYCLISME FRANÇOIS KULAWIK 22/06/2023 10H40
Figure du peloton dans les années 80, Thierry Marie a été témoin du virage à l’EPO au début des années 90.
Thierry Marie n’aurait guère goûté le parcours du Tour de France qui s’élancera le 1er juillet prochain. Le Normand était en effet un grand spécialiste des contre-la-montre et plus particulièrement des prologues. Cette année, les rouleurs devront se contenter d’un seul et unique chrono, qui plus est en montagne. Tout sauf la tasse de thé du natif de la Manche, connu pour son franc-parler.
Interrogé dans les colonnes de Pédale, l’ancien maillot jaune du Tour a retracé sa carrière avec sa gouaille habituelle, évoquant notamment l’arrivée de l’EPO dans le peloton au début des années 90, alors qu’il brûlait ses derniers feux. Il l’assure: s’il a pris des corticoïdes – « c’était légion, hein, et ça a été interdit et dépisté tard » -, il n’a jamais essayé l’EPO. « Bah non, zéro. Je me suis arrêté au bon moment. Avec l’EPO, c’était devenu… En gros tous les Italiens étaient bien armés, explique-t-il. Armand Mégret, notre médecin chez Casto, était très bien vu, un médecin de famille. Il ne voulait pas entendre parler de tous ces machins. Respect. Mais relis les écrits d’Albert Londres: le dopage, ça a toujours existé. Et les médecins espagnols disaient que l’EPO, ça faisait moins de mal que les corticos.»
On était tous pareils, à quelques exceptions près…
Les affaires de dopage qui se sont multipliées après l’arrêt de sa carrière n’en restent pas moins des souvenirs douloureux pour Thierry Marie. « On a vu les coureurs abattus, ils avaient picolé, ils étaient pas bien… ça fait mal de voir ça. Et quand je pense à Frédéric Moncassin ou d’autres, déclarés positifs après coup, après décongélation des contrôles… Sans déconner, ce coté rétroactif des années après, c’est dur, et est- ce-que c’est fiable, s’interroge-t-il. Alors certains nient tout en bloc, comme Jaja. Jacky Durant, lui, a dit direct : ‘ben oui, j’ai fait comme les autres.’ Alors moi je dis comme Dudu: on était tous pareils, à quelques exceptions près… »
Et Thierry Marie de poursuivre en évoquant l’affaire Festina, dont on fêtera en juillet le 25e anniversaire. « Bruno Roussel, c’est incroyable, parce que quand il bossait chez RMO ou Helvetia, avec Paul Köchli, le dopage était hors de question. Je vais te dire : Quand Willy Voet se fait prendre, il y avait une quantité pas possible, c’était pour tout un peloton. Il a dit que c’était que pour Festina, sinon, il aurait pris 20 ans de taule », assure-t-il. https://www.sports.fr/cyclisme/dopage-i ... 33664.html
Figure du peloton dans les années 80, Thierry Marie a été témoin du virage à l’EPO au début des années 90.
Thierry Marie n’aurait guère goûté le parcours du Tour de France qui s’élancera le 1er juillet prochain. Le Normand était en effet un grand spécialiste des contre-la-montre et plus particulièrement des prologues. Cette année, les rouleurs devront se contenter d’un seul et unique chrono, qui plus est en montagne. Tout sauf la tasse de thé du natif de la Manche, connu pour son franc-parler.
Interrogé dans les colonnes de Pédale, l’ancien maillot jaune du Tour a retracé sa carrière avec sa gouaille habituelle, évoquant notamment l’arrivée de l’EPO dans le peloton au début des années 90, alors qu’il brûlait ses derniers feux. Il l’assure: s’il a pris des corticoïdes – « c’était légion, hein, et ça a été interdit et dépisté tard » -, il n’a jamais essayé l’EPO. « Bah non, zéro. Je me suis arrêté au bon moment. Avec l’EPO, c’était devenu… En gros tous les Italiens étaient bien armés, explique-t-il. Armand Mégret, notre médecin chez Casto, était très bien vu, un médecin de famille. Il ne voulait pas entendre parler de tous ces machins. Respect. Mais relis les écrits d’Albert Londres: le dopage, ça a toujours existé. Et les médecins espagnols disaient que l’EPO, ça faisait moins de mal que les corticos.»
On était tous pareils, à quelques exceptions près…
Les affaires de dopage qui se sont multipliées après l’arrêt de sa carrière n’en restent pas moins des souvenirs douloureux pour Thierry Marie. « On a vu les coureurs abattus, ils avaient picolé, ils étaient pas bien… ça fait mal de voir ça. Et quand je pense à Frédéric Moncassin ou d’autres, déclarés positifs après coup, après décongélation des contrôles… Sans déconner, ce coté rétroactif des années après, c’est dur, et est- ce-que c’est fiable, s’interroge-t-il. Alors certains nient tout en bloc, comme Jaja. Jacky Durant, lui, a dit direct : ‘ben oui, j’ai fait comme les autres.’ Alors moi je dis comme Dudu: on était tous pareils, à quelques exceptions près… »
Et Thierry Marie de poursuivre en évoquant l’affaire Festina, dont on fêtera en juillet le 25e anniversaire. « Bruno Roussel, c’est incroyable, parce que quand il bossait chez RMO ou Helvetia, avec Paul Köchli, le dopage était hors de question. Je vais te dire : Quand Willy Voet se fait prendre, il y avait une quantité pas possible, c’était pour tout un peloton. Il a dit que c’était que pour Festina, sinon, il aurait pris 20 ans de taule », assure-t-il. https://www.sports.fr/cyclisme/dopage-i ... 33664.html