Milan San Remo... on va se dire à l'année prochaine... chacun son iconographie, elle est si riche... de nos jours l'arrivée à San Remo se résume souvent à une partie de poker où chacun se regarde dans le blanc de l'oeil en se demandant qui possède en main la quinte flush... le suspense, la dramaturgie sont là, la configuration de la course recèle en son sein cette magie chaque année renouvelée... avec aussi le manque d'un geste épique, un zeste d'héroisme qui éclabousse la pellicule du vent de l'histoire... pour moi l'image la plus forte, celle qui reste gravée en mémoire est celle de Laurent Fignon revenant des ténêbres de la blessure pour poser son empreinte de géant sur la Primavera en 1988, et en 1989 pour un doublé historique... Laurent l'ange blond foudroyé par son tendon d'Achille... Laurent en ce mois de Mars 88 tel le Phoenix que l'on attendait avec une fiévreuse ferveur, et qui dispose de Maurizio Fondriest comme à la régalade... quelle émotion ce jour-là... Laurent encore qui en ce mois de Mars 89 redevient Laurent le Grand qu'il sera pour l'éternité, déposant de son porte-bagage 200 champions n'ayant d'yeux que sur lui, Laurent en parfaite maîtrise s'appuyant sur Frans Maassen tel Eddy avec Frans Verbeck au Ronde 75, Laurent s'echappant entre Cipressa et Poggio pour triompher à San Remo sans coup férir avant d'accomplir ce qui reste pour moi sa pièce maîtresse en cette saison 89, mirifique, historique, et ce ne sont pas 8 petites secondes qui me contrediront... en ce mois de Mars 89 Laurent Fignon posa son sceptre sur le toit de la Primavera, Laurent sur le toit du Poggio, le toit monde... magie du sport, magie du vélo...
Merci Laurent
Pascal G
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